Empreintes numériques et intelligence artificielle

La fin d’une ère, et le début d’une nouvelle humanité

Hugo C.
9 min readOct 8, 2023

Il y a de fortes chances que vous ayez une « empreinte numérique », ou une piste d’informations, stockée quelque part dans le cloud. Vous pouvez stocker des fichiers personnels dans un service de stockage cloud ou accéder au cloud lorsque vous utilisez vos applications ou jeux préférés.

Qu’est-ce que vous aimez ou n’aimez pas dans le stockage d’informations dans le cloud ? Partagez vos points de vue avec vos camarades de classe.

Je me permets d’écrire ce que je pense, car de toute façon, rares sont ceux qui vont lire ce texte ;) Et pour ceux qui se sentiront choqués, je les remercie d’avance de prendre contact directment avec moi, comme ça, on en discute ! Je reste ouvert aux opinions qui diffèrent ou divergent de la mienne bien entendu. J’expose ici MA vérité, mon ressenti, et non pas LA vérité.

La centralisation massive des empreintes numériques personnelles, professionnelles, institutionnelles, gouvernementales et industrielles, telle qu’elle existe à travers les “Cloud by your favorite GAFAM” est à terme un véritable fléau sur les droits fondamentaux, sur l’intelligence humaine et sur l’esprit critique individuel, et en réalité nous y sommes déjà.

Nous avons déjà abandonné tout cela, tout autant que cette bonne vieille idée de la privacité, au profit des aspects pratiques du train train numérique quotidien, qui nous sont vendus comme “le progrès”. Nous avons donc abandonné tout cela, et payons en plus des abonnements, afin de ne plus jamais perdre, pour le meilleure ou pour le pire — car “Internet n’oublie jamais”, nos données tant prisées par ceux-même qui nous facturent pour les stocker, et qui se donnent à coeur joie de les parcourir impunément, couverts par les CGU.

Effectivement, nos données sont protégées contre le vol, l’incendie, ou toute autre type d’atteinte au matériel physique. Nos données sur le Cloud sont accessibles depuis tous nos objets connectés qui, ignorons-le, sont de véritables passoires d’un point de vue cybersécurité, puisque bourrés de failles de sécu !

Cependant, comme nous vivons dans un monde de bisousnours où l’omni-bienveillance des GAFAMs règne — car ils existent et opèrent pour notre bien individuel et collectif — nous pouvons gaiement, et devons — continuer à leur conférer toute notre confiance.

L’existence numérique nous rendra bientôt plus réel que la réalité de l’existence physique elle-même, puisque sans mon alter-égo numérique, je ne serai pas. Enfin, je ne serai plus.

Sans elle, je ne serai plus que l’ombre de mon ombre.

Sans elle, je serai réduit au format de fantôme, poussé malgré moi à vivre dans l’illégalité, condamné à errer dans les couloirs parallèles de la vie strictement physique, qui ne sera plus acceptable à terme :

“Quoi, tu n’as pas de présence sur le numérique, mais qui es-tu ? Comment peux-tu prouver qui tu es ? Comment te croire sur parole ? Pourquoi te ferais-je confiance ?”

Sans elle, je n’existe pas aux yeux de l’administration. Vieux jeu que je suis, à vouloir m’entêter à rester une simple entité physique, j’ai réussi à me dématerialiser du vivant en ne voulant pas me numériser. C’est un peu schizo, mais je garantis que ce type de logique va paraître normale incessamment sous peu.

Sans l’adhésion (consentement volontaire et éclairé bien sûr) de chacun d’entre nous aux “services” numériques, je pense aussi bien sûr à l’identification numérique obligatoire si gentiment proposée par Bruxelles par exemple, je serai, en tant qu’individu, marginalisé de facto, persona non grata, qui se verra interdire l’accès à l’activité sociétale et humaine moderne.

Et oui, car quand je ne serai plus qu’une grosse patate posée sur une chaise cyberconnecté, déconnecté du monde physique grâce à mon casque de “réalité mixte” (RV et RA), et que toutes mes activités, qui ne se résumeront plus qu’à la consommation de contenus crées par de l’IA qui me connait mieux que moi-même, et que je serai branché par intraveineuse pour me nourrir, alors tout le monde se moquera bien de l’aspect physique de ma personne.

Ah, et j’oubliais de préciser que ma chaise sera aussi un toilette, donc je n’aurai vraiment plus aucune raison de me lever ni d’exister autrement qu’assis dessus, branché de partout. Je n’aurai plus qu’à exister dans un monde crée de toute pièce (par une l’IA générale), lui-même imbriqué dans dans ce véhicule qu’est mon corps physique, cette prison qui déjà enferme mon esprit dans cet espace-temps, lui-même imbriqué dans un monde fabriqué de toutes pièce par des gros groupes internationaux à caractère de monopole, et dont les intérets privés ne sont pas, par définition, ceux du collectif, puisqu’ils sont, comme je viens de le dire, privés…

Mais c’est pas grave tout ça : en attendant, je peux accéder à MES photos et à MA musique quand JE veux, où JE veux, et si JE veux, et ce depuis n’importe quel appareil que je connecte au monde réel d’Internet. Quel puissance, quel pouvoir on me confère ! Ah, nous pouvons être fiers de notre technologie, et surtout de ce que nous en faisons. Nous resolvons là de nombreux problèmes importants pour l’humanité, c’est certain…et nous nous nourrissons :

“Moi je, moi je, moi moi moi, je je je…” “JE suis un individu émancipé grâce à la technologie” “La technologie ME donne la sensation d’être un super héro dans un film de science-fiction que JE dirige, et dont JE suis le personnage principal”.

Et pour revenir à l’intelligence artificielle, lorsqu’ils déclenchent leur guerre commerciale Bard vs ChatGPT, nos GAFAMs préférés projettent au coeur de cette démarche le bien de toutes et tous, évidemment. En publiant leurs IA comme “SaaS”, bien sûr les GAFAMs se préoccupent et se sentent concernés par le raz-de-marrée socio-professionnel et socio-économique cataclysmique, dont ils seront responsables dans les mois/années qui viennent.

Donc, ne nous inquiètons pas : nous pourrons toujours compter sur eux ! Les GAFAMs sont là pour toi et moi, et pour toutes celles et ceux dont le métier sera devenu obsolète du jour au lendemain. Et oui, ils pensent à ce joli petit UBI ou Universal Base Income, soit un RSA++, auquel nous aurons tous dignement droit, moyennant l’adhésion modique à leur idéologie “démocratiquement imposée” aux populations du monde entier :

“Et toi copain, ceci est un monde qui bouge, un monde dynamique, et tant pis pour toi si tu ne sais pas ou ne veux pas te mettre à la page.

Celles et ceux qui ne sont pas capable de faire 10 reconversions professionelles tous les 30 ans, ils sont OUT, c’est tout.

Pour faire une omelette, il faut bien casser des oeufs, oui ou non? Non, non, ne réponds pas, c’était réthorique ! Bon dieu…

Quoi, t’es pas content ? Allez, tu sors ! Allez oust, dehors ! On va pas se laisser embêter par de la poubelle biologique non plus !

La technologie n’a pas le temps de supporter ce type d’individu qui freine l’évolution de toute l’espèce [humaine].

On n’a pas le temps d’attendre : on est trop occupé à évoluer, NOUS, monsieur !”

Et c’est vrai que l’évolution technologique, si elle n’a pas aboli la maladie ni la faim dans le monde, elle s’en rapproche de très près ! Rares sont ceux qui crèvent de faim aujourd’hui, et ce chiffre diminue de jours en jours, surtout en ce moment dans notre contexte macro-inflationniste.

Donc, nous pouvons y aller tranquillement, tête baissée ! Pas besoin de réflechir ! Juste besoin de se laisser faire, de “lâcher prise”… les GAFAMs, en sommes, c’est de la spiritualité 2.0, c’est de l’or brut mesdames et messieurs !

En effet, plus besoin de réflechir : avec l’avènement de l’IA partout et sous toutes les formes, les GAFAMs le font pour nous!

Ah ! Plus besoin de réfléchir. On peut juste se poser tranquilou et consommer comme des coqs en pâte.

“Avec un abonnement mensuel, tu peux désormais louer ton intelligence business et même ton intelligence personnelle !

Avec GAFAMs+, plus besoin de galérer à développer pendant des années, cette intelligence toi-même qui t’étais si chère. Plus besoin de stocker ton intelligence dans ta propre boîte cranienne !

Désormais, nous sommes tous égaux (tout égo), moyennant un tout petit abonnement pas cher [répétion faite exprès ici du mot “abonnement” pour effet commercial; bin oui : faut qu’ça vende].”

“Ton éboueur ET ton postier t’ont dépasser en intelligence ? Alors n’hésite plus un seul instant, fait comme eux et toi aussi, prend ton abonnement dès maintenant !”

LOL, ça ressemble aux pubs satiriques qu’on pourrait entendre à la radio dans GTA V.

Sauf, que du coup, plus personne n’aura le choix que de prendre l’abonnement, car le nouveau monde du travail se compose d’un humain assisté par IA…sans ton assistant artificiel, tu ne sera plus en mesure de rentrer en compétition pour la candidature des 2 ou 3 jobs qu’il reste sur le marché (tous les autres ayants disparu puisque l’humain — et son assistant numérique — produit autant que plusieurs dizaines, centaines, et à terme milliers d’individus).

Alors, c’est pas beau tout ça, dit ?! On est pas bien, là ? Je n’aurai plus qu’à me gratter la nouille toute la journée, puisque je serai bénéficiaire du revenu universel, donc plus besoin de travailler, juste à réinventer ce que je vais faire de mes journées, youpie !

Ce revenu universel va me permettre de payer mon abonnement, c’est sûr, mais si à terme ce nouveau monde continue d’exister en se reposant sur le modèle capitaliste dans sa forme actuelle — avec les crises économiques et l’inflation sauvage, comment vais-je générer le revenu nécessaire au logement de ma famille ? Comment vais-je les nourrir ? Si tout ce que je sais ou devrai savoir faire sera à un moment ou un autre est fait mille fois mieux par une IA — bientôt incarné dans un corps robotique, même si je développe la capacité à me réinventer toutes les 30 secondes, je m’aperçois que la seule certitude dans tout ça, c’est l’instabilité pour moi et mes proches.

Sommes-nous dupes à ce point pour croire que nos gouvernements et GAFAMs chéris vont subvenir à tous nos besoins de bases ? Et même si ces derniers le faisaient, cela a-t-il du sens pour eux ? Ils vendent des services pour faire de l’argent, alors où vont-ils trouver l’argent pour nous payer, servant à payer les nombreux abonnements d’une économie où vous ne possèderez rien car vous louez tout ?

On voit bien que l’impacte de ce qui vient est global, et va toucher chaque détail de notre quotidien. J’espère que vous avez bien accroché vos ceintures, car ça va plus que décoiffer…

“Le leasing de l’esprit est là pour nous sauver — toi et moi, de nous-mêmes. Allez tous en coeur: Merci Ô grands manitous de la philanthropie et du non-profit…, AMEN ! “. [Amène l’argent surtout…oups…]

Et quelque part, dans un esprit dirigeant numérico-virtuel, élu centralo-démocratiquement, stocké et repliqué à l’infini et pour toute l’éternité dans un Cloud tentaculairement distribué, loin loin de notre galaxie mentale individuelle:

“Ah j’ai trouvé une bombe atomique sociale…ah, ça me gratte…je me demande comment cela transformerait les sociétés du monde entier si je la posais…ça risque de tout détruire, mais…

Celui qui contrôle [l’atome | le pétrole | l’électricité | l’agriculture | l’histoire | le narratif | l’information | l’I.A | etc ], contrôle le monde.

Et le contrôle, c’est du pouvoir, donc de l’argent…

Ah, je ne peux pas resister…oh pardon, enfin j’veux dire, pour le bien de ma conscience, que je n’ai pas le choix !

Et oui, si c’est pas moi qui le fait, ça sera un autre, donc autant que ça soit moi…

Allez tant pis, on y va ! Et puis, dans le pire des cas, les fonds publiques gérerons les conséquences de mes actes, comme ils l’ont toujours fait après chaque catastrophe d’origine industrielle qu’à connue l’histoire moderne…

Allez, je pose tout, et je ne retiens rien…”

Prise par les vagues des cycles du progrès, la galère humaine dans sa forme globalisée chavirera. Ce n’est pas une question de SI, c’est juste une question de QUAND…et le caractère exponentiel du progrès que nous connaissons vient juste de raccourcir ce délais à une échelle que nul n’est en capacité de mesurer.

L’histoire, seule (enfin si nous en avons encore les moyens pour en témoigner d’ici-là), infirmera ou confirmera tout ce ramassis de sôtises que je viens de prendre le temps d’écrire, et que je l’espère, certains auront eu la gentillesse de prendre de leur précieux temps que je respecte, à le lire.

Et pour finir d’abuser encore un peu plus de votre temps et de votre bonne volonté, merci de laisser des commentaires.

Vos avis, vos ressentis m’intéressent. Nous avons besoins d’engager ce type de discussions.

Nous sommes tous responsables de ce qui vient.

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Hugo C.

Quelle triste époque où il est plus facile de briser un atome qu’un préjugé ou une croyance. ― A. Einstein