Le langage qui reflète la réalité
Suite au film Permier contact, j’ai voulu savoir s’il y avait de la science derrière la notion que le temps puisse être ressenti différemment selon une culture ou une autre. Voici ce que j’ai trouvé.
Extrait du livre la Divine Matrice de Greg Braden
Alors que la science moderne commence à peine à comprendre ce que signifie notre relation au temps et à l'espace dans le contexte de l'interconnexion, nos ancêtres indigènes étaient déjà bien conscients de cette relation. Quand le linguiste Benjamin Lee Whorf étudia la langage des Hopis, par exemple, il découvrit que leur vocabulaire reflétait directement leur vision de l'univers. Leur conception de la nature humaine est très différente de la nôtre ; ils voient le monde comme une entité unique dont tous les éléments sont connectés à la source.
Dans son ouvrage innovateur « Le langage, la pensée et la réalité » (Language, Thought, and Reality), Whorf résuma ainsi la vision du monde des Hopis :
« Dans la vision des Hopis, le temps disparaît et l'espace est altéré, de sorte qu'il n'est plus l'espace intemporel homogène et instantanée de notre prétendue intuition ou de la mécanique newtonienne classique. » Autrement dit, les Hopis ont une tout autre conception que nous du temps, de l'espace, de la distance et de la réalité. A leurs yeux, nous vivons dans un univers où tout est vivant, interconnecté, et où tout se déroule « maintenant ». Et leur langage reflète ce point de vue.
Par exemple, quand nous regardons l'océan et que nous y voyons une vague, nous disons peut-être : « Regardez cette vague », mais nous savons qu'en réalité elle n'existe pas tout seule, qu'elle n'est là qu'en raison des autres vagues. « Sans la projection du langage, écrit Whorf, personne n'a jamais vu une seule vague. » Ce que nous voyons, c'est « une surface en mouvements ondulatoires sans cesse changeants ». Dans le langage hopi, cepandant, le locuteur, pour décrire cette action de l'eau, dirait que l'océan « ondule ». Plus précisément, selon Whorf, « les Hopis disent walalata, ce qui signifie “une ondulation plurielle a lieu”, et ils peuvent autant que nous attirer l'attention sur une ondulation précise. » Aussi étrange qu'elle puisse nous paraître, leur façon de décrire le monde est donc en réalité plus précise que la nôtre.
De la même manière, le concept de temps acquiert une toute nouvelle signigication dans les croyances traditionnelles des Hopis. Les études de Whorf l'ont conduit à découvrir que « le manifesté comprend tout ce qui est ou a été accessible aux sens, l'univers physique historique […] sans tentative pour distinguer entre le présent et le passé, mais excluant tout ce que nous appelons le futur ». En d'autres termes, les Hopis emploient les mêmes mots pour désigner ce qui « est » et ce qui est déjà arrivé. Selon la théorie des possibilités quantiques exposée plus haut, cette vision du temps et ce langage sont parfaitement sensés. Les Hopis désignent les possibilités qui ont été choisies, tout en laissant le futur ouvert à tout.
Si l'on considère les implications du langage hopi ainsi que les cas incontestables de vision à distance [remote viewing], notre relation à l'espace et au temps, de toute évidence, représente beaucoup plus que ce que nous avons cru jusqu'ici. La nouvelle physique [la physique quantique] semble indiquer que l'espace et le temps sont inséparables. Par conséquent, si nous repensons ce que signifie pour nous la distance à l'intérieur de la Divine Matrice, il est alors évident que nous devons en outre reconsidérer notre relation au temps. C'est ici que les possibilités deviennent réellement intéressantes.